La maison Dominik
18 03 2012
Généralités :
Jusqu’en 1889 Yaoundé n’était qu’un village comme un autre constitué d’une cinquantaine de paillotes et regroupant environ 300 personnes. Le Cameroun devenue colonie allemande en 1884, plusieurs expéditions sont lancées afin d’explorer l’arrière pays et installer des postes avancés. C’est ainsi que l’expédition, menée par les lieutenants Richard Kund et Hans Tappenbeck, décide de créer un poste à un endroit qu’ils appellent alors Yaoundé. En accord avec les autorités coutumières locales, du terrain leur est cédé pour construire les premières maisons en bois. De décembre 1889 à mai 1895, le poste est commandé par un biologiste, Georg Zenker, et à partir de 1895 par le Lieutenant Hans Dominik. C’est lui qui, en 1896, décide la construction du premier édifice en dur de ce qui deviendra plus tard la capitale Yaoundé. Elle est achevée en 1899. En 1901, un étage supplémentaire lui permet de devenir une véritable résidence pour les autorités. Hans Dominik meure le 16 décembre 1910 alors qu’il est major et toujours chef du poste de Yaoundé.
C’est ainsi que le dernier gouverneur allemand du Cameroun, Karl Ebermaier, y habite de 1912 à 1916. Lors de la première guerre mondiale, les troupes françaises occupent Yaoundé en 1916 et le général français Joseph Gauderique Aymerich habitera a son tour cette demeure d’avril à octobre 1916 en sa qualité de premier administrateur du Cameroun français. Par la suite, alors que le Cameroun est placé sous la tutelle de la Société des Nations, on peut signaler que la maison fut occupée par Jules Repiquet, commissaire au Cameroun de 1934 à 1936.
Cette maison existe toujours en plein coeur du quartier administratif et se situe derrière le ministère des finances. Elle abrite actuellement les services du ministère de la culture. Fort heureusement et malgré les nombreuses modifications du quartier au cour du siècle passé, elle a été préservée bien que dénaturée par ses utilisateurs successifs.
Étroitement lié a ce lieu historique, il faut également signaler la présence du cimetière allemand qui se trouve a proximité. Du fait des constructions modernes, ce dernier est maintenant isolé de la maison « point zéro » et a été amputé d’une partie de ses tombes originelles. Ce cimetière regroupe en fait de nombreuses tombes d’européens ou d’étrangers. Il ne reste actuellement que 34 tombes que l’on peut visiter. Il faut d’ailleurs signaler que ce lieu est parfaitement entretenu par une représentation diplomatique étrangère qui prend à sa charge les frais afférents. Cette dernière contribue ainsi à promouvoir le devoir de mémoire pour une ville jeune et qui a connu une explosion démographique exceptionnelle.
Comment y accéder :
La maison et le cimetière sont faciles d’accès et situés en plein coeur du quartier administratif. Malheureusement, la demeure de Hans Dominik étant un bâtiment officiel du gouvernement camerounais, il n’est pas possible de la visiter.
Pour le cimetière, il faut accéder par l’entrée du ministère des finances sur l’avenue Marchand. Son accès est libre (théoriquement).
Conseils :
Avec un peu de chance, vous pourrez peut-être visiter l’ancienne demeure du Major Dominik à condition de venir en semaine et de demander l’autorisation aux fonctionnaires du ministère de la culture. Cela sans aucune certitude ! Il est fort à craindre que vous soyez déçus car il reste peu de chose de la maison originelle.
Attention aux photos car nous sommes en plein quartier des ministères et les autorités camerounaises ainsi que les forces de police apprécient peu les photographies dans ce type de zone. Il est donc préférable de demander l’autorisation avant. Cela évitera d’éventuels problèmes toujours pénibles à vivre.
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